Histoire et actualité du politique

 

 

  1. Défense et échanges.

  1. La protection des citoyens.

    1. La puissance des enceintes.
    2. Politique, politeia, polis : cité, habitants et murailles. Les enceintes fortifiées sont une protection (Jéricho). Les villes sont entourées de murailles ou alors les maisons sont bâties en cercle les unes collées aux autres et leurs façades sur l’extérieur sont épaisses et sans ouvertures.

      A la fin du IVème millénaire avant JC en Mésopotamie il y a des cités-Etats (Ur) avec des murailles de plus de 10 km. Il y a des habitants à l’intérieur des murailles (urbains) et d’autres à l’extérieur (ruraux) qui viennent s’y réfugier en cas de danger.

      En Egypte il y a de petites cités-Etats qui se regrouperont pour former l’Empire pharaonique. Beaucoup de villes n’y sont pas protéger car le désert est une muraille beaucoup plus redoutable (surtout alors que le chameau n’est pas encore domestiqué). Au Japon il n’y a pas non plus de murailles car on a des armées de samouraïs puissantes et nombreuses.

      Dans les villes il y a la police qui protège les richesses de la convoitise des assaillants mais aussi des habitants. On a des murailles internes. En Grèce ce sont des acropoles au Moyen âge des bourgs. En Inde les murailles sont des " purs " comme Jaipur ou Jodhpur.

      La protection peut aussi se faire par une île comme en Islande (qui a le plus vieux parlement d’Europe, le Thingveller : " rocher de la loi ", datant de 930).

      Au Xème siècle il y a des mouvements de paysans appelés Walser. Ils sont pauvres et originaires de régions inhospitalières (forêt de Rouen, polder des Pays-Bas, Valais suisse). Les forteresses sont en rochers et torrents. Ce sont des communautés paysannes, des villages-Etats qui ne connaissent pas de seigneurs. De groupement en groupement on arrive aux cantons suisses (vote des lois par les paysans à la fonte des neiges, origine du referendum).

      Briançonnais, Dauphiné : autonomie de petits Etats, les " Escartons " (5), ils votent les impôts et élaborent leur propre système.

    3. Les échanges de la cité.

Route du Pirée à Athènes qui est fortifiée. Echanges avec l’extérieur.

Demos : notion cadastrale ; circonscription de proximité groupant les habitants de la région, la réunion des Demoi forme la Démocratie.

Demos : population de l’espace circonscrit

Laos : foule

Ethnos : le peuple dans ses coutumes.

Au moyen âge un phénomène voisin : les bourgeois sont dans les bourgs et les paysans en dehors. Le seigneur a un droit de banc sur les paysans, ils sont à une lieue de la ville et forment la " banc lieue ".

Certaines villes marchandes sont des villes-Etats

La ligue hanséatique (de la Baltique à Novgorod), villes commerçantes ayant leurs propres institutions.

En Suisse traités de combourgeoisie entre Zurich/ Genève…. Les villes reprennent les prérogatives des seigneurs et s’organisent en villes franches (Freiburg). Elles s’organisent en puissances publiques avec des PPP.

L’Eau : en Indonésie et à Bali des associations de riverains organisent l’approvisionnement en eau des rizières. Dans le Valais les " bisses " (canaux suspendus) sont entretenus par tous les paysans en commun (association syndicale du canal de Gignac) : PPP pour sanctionner la non-participation. L’échange d’eau conduit à un sens républicain.

Aux murailles fortifiées suit la muraille de l’argent en général les centres villes sont riches et les banlieues sont pauvres (aujourd’hui les banlieues sont appelées dans cités).

Le ring est une muraille, autour on trouve les ghettos (quartier juif de Venise à l’origine).

    1. La notion de frontière.

    1. Les barrières.
    2. Saint-crétisme : union des cités-Etats de Crète qui font taire leurs divisions pour se réunir contre l’ennemi. Ce n’est pas possible partout, la Crète est une île, entre grands Etats terrestres il faut une barrière (muraille).

      Chine, du Vème siècle avant JC au Xème siècle ap JC on construit la grande muraille. Elle n’est pas impénétrable mais elle a quand même permis d’éviter les invasions mongoles. Cependant elle a aussi eu pour effet d’isoler la Chine.

      Rome, le mur d’Hadrien (muraille continue en Ecosse, petits fortins aux frontières ailleurs), les barbares ont quand même pris Rome trois siècles après.

      Himalaya : barrière de neige qui protège l’Inde.

      Une frontière est une longueur par rapport à une surface (longueur minimale pour une surface maximale)

      Beaucoup de frontières dans le monde ont été décidées à la décolonisation sans tenir compte de la typologie et des réalités ethniques (congrès de Berlin en 1870 entre la France, la GB, l’Allemagne et la Belgique).

      La frontière des crêtes n’est pas forcément la plus appropriée, on passait par les cols et non par les vallées laissées aux torrents.

      Glacier de Siachen à 6000 m d’altitude a donné lieu à la guerre la haute du monde entre l’Inde et le Pakistan pour déterminer une ligne frontalière.

    3. Les ouvertures.

En 1914 la France avait 14 ambassades, aujourd'hui il y a 200 Etats à l’ONU. Chute du rideau de fer et du rideau de bambou. Ouverture par les ZLE et les UD (bouleversement européen).

Problème de l’indépendance nationale par rapport à l’interdépendance étatique. Jusqu’où faut-il aller dans le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? Le Tibet s’étend sur plusieurs pays (Inde, Chine et Népal). Le prince mongol Altan Kham donne au Dalai Lama l’autorité temporelle. Théocratie, moines guerriers. En 1906 par la convention de Pékin la GB reconnaît la suzeraineté de la Chine sur le Tibet, en 1913 le 13ème Dalai Lama refuse cette suzeraineté et déclare l’indépendance du Tibet. En 1950 la Chine communiste envahit le Tibet et en 1959 le 14ème Dalai Lama s’enfuit.

  1. République et démocratie.

  1. La République.
    1. Les hommes.
    2. Res publica : la chose du poil, chose des pubères, les enfants appartiennent à la sphère privée, il n’accèdent à la vis publique que lorsqu’ils deviennent des hommes.

      En Grèce on fait son service militaire à 17 ans et il dure pendant deux ans, c’est aussi un service civique, on apprend comment fonctionne les institutions. A Athènes les éphèbes de 18 ans) partent faire leur service pendant deux ans.

      En Inde les bramâmes sont des administrateurs civils officiers de réserve, ils font un service qui les rend apte à diriger à et à défendre.

      L’Inde est un Royaume mais il y a aussi de petites républiques dirigées par des conseils les sanghas.

      L’entrée dans la vie publique est progressive, on n’y accède pas d’un seul coup comme aujourd'hui. Le fait d’accéder à la communauté républicaine est un droit acquis à vie. Problème car la citoyenneté évolue avec l’âge.

      Les Sumériens ont senti la différence de sensibilité politique selon les âges et ont introduit le bicaméralisme sur ce principe : une assemblée des combattants composée des jeunes et une assemblée des anciens. Le roi veut déclarer la guerre, la chambre basse est d’accord mais pas la haute qui préfère négocier, on écoutera les plus anciens.

      Aujourd'hui la distinction Sénat/ Assemblée ne se fait plus sur l’âge mais le Conseil constitutionnel se distingue par la moyenne d’âge élevée de ses membres (les vieux sont plus sages, plus riches et moins ambitieux). On retrouve ce schéma dans les autorités administratives indépendantes.

      Gérontocratie : Russie Brejnévienne, Chine Maoïste. Le vieux ne se rebellent pas.

      Dans la Palestine antique on élit des vieux car ils sont plus sages et leur nombre étant réduit le choix est plus restreint.

      Dans la République islamique, avant Mahomet, le conseil des anciens, " mala ", dirige les clans/ tribus d’Arabie.

    3. Les femmes.

    Elles accèdent au droit de vote après la première guerre mondiale en Grande-Bretagne et en France seulement après la seconde guerre mondiale..

    L’argument anti-féminin est que les femmes ne connaissent rien à la vie du pays car elles ne sortent pas donc il faut les écarter de la vie politique. Cet argument tombe avec les guerres car les femmes ont fait marcher le pays pendant l’absence des hommes.

    La participation des femmes à la vie politique est une révolution, elle correspond à la diminution des armées (droit de vote contre de devoir de défendre en principe). En Israël les femmes font leur service militaire, ceci explique qu’elle jouent un rôle important en politique (femme 1er ministre). En Europe de plus en plus de femmes rentrent dans l’armée.

    La France a été très influencée par la loi salique mais pas l’Angleterre, les plus grands monarques anglais sont des reines (Elizabeth 1ère, Victoria, Elizabeth II). La République est fondée sur l’accès au pouvoir de ce qui portent les armes, pas la monarchie, donc les femmes y ont plus de chance de faire quelque chose.

    Les premières femmes ministre en France était des veuves (dans le tiers monde et en Asie beaucoup de femmes sont élus car elles sont les veuves d’anciens dirigeants.

  2. La démocratie.
    1. Le partage du pays.
    2. L’Empire romain est découpé en diocèses en préfecti. Idée de découpage de l’espace. En France la décentralisation est une révolution car l’organisation était jacobine et ne connaissait pas la décentralisation et très peu la déconcentration.

      Ces découpage amènent des barrières et le rattachement des citoyens à de petits espaces, " démocratie des petits espaces " pour Soljenitsyne. En France on reprend le concept antique et on rattache une partie urbaine et une partie rurale entre elles. Le système de découpage est très compliqué : commune/ groupement de communes/ département/ région/ Etat/ Europe. Depuis l’ancien Régime on ajoute les structures mais on ne les supprime pas.

      En France il y a beaucoup d’associations et de communes par habitants. Ceci est du à la philosophie du XVIIIème siècle des Lumières, individualisme philosophique : société contre l’individu donc réduction de la société. La France a un grand espace rural avec une densité rurale faible.

      L’Europe bouleverse les découpages locaux, apparition d’un super-Etat. Pour Soljenitsyne la démocratie n’est pas possible dans les grands Etats c’est pour cela que la Russie est despotique. Cependant l’Europe peut accroître son caractère démocratique car elle est loin des pressions.

    3. La séparation des pouvoirs.

Pour Montesquieu la démocratie est une vertu contrairement au despotisme. Pour qu’elle se réalise il faut partager les pouvoirs : exécutif/ législatif/ judiciaire. En France on a une conception assez absolue de la séparation des pouvoirs, ce n’est pas le cas dans les autres pays (Belgique, Danemark, Grèce) où la frontière est distinguée mais n’est pas absolue.

Retour aux origines du politique avec un retour du pouvoir judiciaire. Aujourd'hui les arrêts de règlement sont prohibés contrairement à l’Ancien Régime. La revanche des juges justiciers (Eva Joly), opérations mains propres en Italie. Inspiration plus ou moins américaine. Le plus important est de faire respecter la loi. Modification de l’équilibre entre les pouvoirs. Problème de la responsabilité des juges.

Apparition de contre-pouvoirs : la Presse, l’Opinion Publique (sondages). Faut-il organiser les contre-pouvoirs en pouvoirs institutionnalisés ? Cela risquerait de les figer et de leur faire perdre leur potentiel d’imaginaire. Des contre-pouvoirs pour remplacer des pouvoirs défaillants ? L’opinion et le presse contre la mondialisation quand les gouvernements sont insuffisants à défendre .

Le grand siècle des Parlements a été celui de la parole et des grands orateurs (Jaurès, Gambetta), le XXème siècle est celui des techniciens technocrates.

 

 

 

 

 

 

 

Section III : Etat, Monnaie, Impôt.

  1. L’Etat.

    1. Définition.
    2. Problème du territoire : délimitation, problème des mers.

      Problème de la population, aucun pays n’est composée d’une population purement distincte des autres.

    3. La domination de l’Etat.
    4. Stare : être debout, immobile. Stabilité.

      Beaucoup de grandes civilisations se sont bâties dans des plaines irriguées (Egypte, Mésopotamie, triangle d’or). Il fallait des monuments verticaux pour barrer la vue et imposer la puissance pérenne de l’Etat : pyramides, obélisques, nilomètres.

      Les lois étaient souvent écrites sur des stèles (de stare) hautes posées à divers endroits du royaume. Il y a une dimension verticale dans la présence de l’Etat.

      En Chine l’Empereur exigeait que toute personne se présentant devant lui fasse une triple génuflexion de façon à lui être inférieur et à devoir lever les yeux pour le voir. C’est ainsi que la Chine est restée coupée du monde car les ambassadeurs européens se refusaient à cet exercice et l’Empereur refusait alors de les recevoir.

      On surélève les trônes, les chaires dans les universités et dans les églises sont en hauteur.

      Les châteaux forts sont en hauteur, le nid d’aigle d’Hitler était quasiment inaccessible à aucune voiture sans qu’elle cale (aujourd'hui pour le visiter il faut un autocar avec une boite de vitesse spéciale).

      Ester en justice c’est comparaître debout pour ne pas être inférieur à ses juges.

      L’Etat doit être prestigieux, il lui faut de la prestance physique.

    5. La régression de l’Etat.
    6. Il y a d’abord le problème de la mer qui est une limite à l’Etat. Les rois avaient des corsaires pour pouvoir faire sur mer ce qui était interdit sur terre (piller les marchands, comme les razzias arabes). D’où l’apparition au XVIIème siècle du droit des gens.

      La deuxième source de limites est le ciel. Les ondes radios permettent d’être dans tous les foyers, nazisme et fascisme dans les années trente ont su les mettre à contribution. Aujourd'hui le ciel est rempli de satellites d’espionnage. Grande augmentation des communications. Les Etats ne maîtrisent plus l’information (Internet) vont-ils intervenir pour contrôler ne vont-ils être incapables de le faire et devoir s’adapter.

    7. La population.

La notion d’Etat veut-elle encore dire quelque chose pour les macro Etats comme l’Inde ou la Chine qui ont dépassé le milliard d’habitants ?

L’Inde joue sur la décentralisation, c’est l’application de la Constitution qui en pâti, le Pradesh le plus grand Etat comporte 170 millions d’habitants. Certaines province comme le Cachemire ou le Pendjab présentent de fortes tendances centrifuges.

La Chine a aussi des Provinces gigantesques (Sichuan). Le pouvoir est fortement centralisé mais les représentants de l’Etat à l’autre bout du pays sont assez libres de n’appliquer que ce qu’ils veulent.

Problème également des îles, l’Indonésie en compte 13 000 dont seulement 4 000 sont habitées.

Problème des micros Etats, pseudo-Etats qui deviennent des paradis fiscaux. Nauru, Lichtenstein. La légalité est appréciée par rapport à leur loi donc ils font ce qu’ils veulent et ils ont tellement peu de frais qu’ils peuvent se permettre d’avoir une fiscalité minimum.

Paradis : jardin de seigneur avec des murs autours. Richesse entourée de pauvreté (jardin du général If à Grenade). Luxe sur une petite surface au milieu d’une étendue de pauvreté.

  1. L’impôt.
  2. En Grèce on a essayé de rendre l’impôt artificiellement volontaire pour le rendre moins dur.

    Cependant l’impôt reste un prélèvement obligatoire et une affectation arbitraire des dépenses.

    En Egypte et en Mésopotamie le souverain prélevait entre 1/3 et ¼ des récoltes, un peu comme aujourd'hui mais comme les gens étaient plus pauvres c’était plus dur pour eux.

    On fait croire q’une partie des prélèvements est imposée par le ciel, en Mésopotamie les temples avaient des prostituées sacrées, la dîme en France, en Allemagne 10 % de l’impôt sur le revenu est reversé à l’Eglise sauf si l’on s’y oppose.

    Il n’y a pas d’Etat sans impôt et pas d’impôt sans Etat. Il y a des impôts locaux car l’Etat délègue l’exercice de la puissance publique aux collectivités locales.

    Art. 15 DDHC : droit de constater la ponction publique, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer l’assiette et la quotité. C’est une grande révolution fiscale. L’impôt est mis en régie (¹ ferme générale).

    Les publicains à Rome étaient chargés de collecter l’impôt pour l’Empereur, ils prenaient 50% pour eux et le reste pour constituer la somme demandée par le pouvoir.

    Les révoltes fiscales sont nombreuses elles fractionnent les Etats.

  3. La monnaie.

La 1ère monnaie est apparue en Turquie. Elle fut inventée par le dernier roi de Lydie, Crésus, grâce aux nombreuses paillettes d’or qui coulait dans la rivière Pactole.

En 70 ap JC les Romains mirent la main sur Jérusalem et les richesses de son temple. Ils en retirèrent tant d’or que le cours de ce métal chuta de 50 %.

La monnaie est transportable elle permet le rayonnement de l’Empereur qui l’émet, cependant elle échappe ainsi au pouvoir de son émetteur.

Avec l’UEM la monnaie échappe à la main mise des Etats membres. Dans beaucoup de pays du tiers monde il y a la monnaie nationale, officielle et la monnaie officieuse, le dollar.